L’amalgame dentaire : efficace, mais contestéLes avantages de l’amalgame dentaire (plombage gris) sont nombreux : il s’agit d’un matériau durable, économique et facile d’utilisation. L’efficacité de l’amalgame n’est plus à prouver; sa sécurité biologique est toutefois de plus en plus discutée. Notre société a déjà proscrit l’utilisation de différents produits en raison de leurs effets nocifs sur l’environnement de même que sur notre santé. L’essence au plomb et les tuiles d’amiante font partie de ces produits ayant été bannis au fil des années. En 1998, aux États-Unis, la Environmental Protection Agency (EPA) a classé les déchets d’amalgame comme « déchets à risque » en raison du mercure contenu dans ceux-ci. Par conséquent, les résidus d’amalgame doivent être placés par les dentistes dans des contenants incassables et hermétiques, spécialement conçus à cet effet, et être tenus loin de toute source de chaleur. Les séparateurs de mercure sont désormais obligatoires dans toutes les cliniques dentaires, suivant le protocole adopté par l’Association dentaire canadienne et Environnement Canada en 2002. Sachant que l’amalgame au mercure est néfaste pour l’environnement, pourquoi devrions-nous continuer de l’utiliser pour traiter les caries dentaires? |
Trouver le bon dentiste
La position traditionnelleDevant le débat que suscite l’utilisation des amalgames dentaires, les grandes associations prennent position. Aux États-Unis, l’American Dental Association, qui représente un important chef de file dans le milieu de la dentisterie, affirme que la quantité de mercure contenue dans les amalgames dentaires n’est pas suffisante pour affecter la santé[1]. De son côté, l’Association dentaire canadienne avance que les amalgames dentaires sont sans danger, y compris pour les personnes présentant une sensibilité accrue au mercure (entre 2 et 3% de la population)[2]. Enfin, l’Ordre des dentistes du Québec, sans nier les dangers de l’exposition au mercure, indique que la quantité absorbée par une personne en présence d’une restauration faite à partir d’amalgame dentaire est bien inférieure à la dose minimale présentant un effet nocif pour la santé[3]. |
Le mercure dans l’environnement et les solutions envisagéesLa source la plus importante de mercure à laquelle est exposée la population ne travaillant pas dans le secteur industriel provient des amalgames dentaires. C’est ce qu’a indiqué l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en 1991. Selon diverses études, le mercure contenu dans une restauration en amalgame dentaire excéderait la limite recommandée par l’Environmental Protection Agency (EPA) pour un adulte pendant 100 ans. De plus, des toxicologues auraient affirmé que la quantité minimale de mercure ne causant aucun préjudice à la santé serait inconnue à ce jour. En 2009, un comité d’experts de l’OMS a suggéré l’élimination progressive des amalgames dentaires par le biais de différentes stratégies, dont la recherche et le développement de solutions de rechange avantageuses, la mise de l’avant de matériaux biocompatibles, la formation des professionnel.le.s de la santé buccodentaire et l’éducation de la population.
|