IMPORTANT: Destiné au grand public, le Guide Bücco est un guide éducatif qui se veut général. Son contenu présente certaines des pratiques dentaires les plus courantes. Il existe cependant plusieurs approches et philosophies en dentisterie et votre dentiste / spécialiste saura vous conseiller sur ce qu’il croit être le plus approprié pour votre santé buccodentaire. N’hésitez pas à consulter un dentiste / spécialiste pour plus de renseignements.
Mis à part lorsque nous mangeons, nos dents ne devraient pas être en contact. Lorsque nous avons tendance à garder les mâchoires serrées durant de longues périodes, que ce soit le jour ou la nuit, nous avons un problème de serrement de dents. Si, en plus, la mâchoire effectue un mouvement de va-et-vient tout en maintenant une force de serrement, il s’agit de grincement de dent. Cette forme de serrement cause beaucoup d’usure sur les dents. Lorsque le grincement se produit la nuit, les forces peuvent être très importantes. Le grincement des dents peut aussi avoir des effets néfastes sur les gencives, les muscles de la mastication et l’articulation de la mâchoire. Le son caractéristique que produit le grincement de dents provient d’un mouvement de frottement latéral ou d’avant en arrière des dents. Dans ce cas, c’est-à-dire lorsque la mâchoire inférieure bouge, on parle de bruxisme dynamique. Une majorité de gens qui ont déjà entendu un grincement de dents considèrent le son émis comme tout simplement affreux, irritant et inoubliable! Les gens qui serrent les dents sans les faire grincer émettent peu ou pas de son, car le mouvement impliqué dans le serrement est une pression verticale exercée sur les dents par la force des mâchoires sans mouvement latéral de la mandibule; on parle alors de bruxisme statique. Une personne peut donc souffrir de bruxisme sans émettre de bruit. En théorie, les dents ne devraient jamais se toucher, mise à part la vingtaine de minutes combinées quotidiennes pendant lesquelles une personne mastique ou avale. Cependant, la situation est bien différente pour une partie de la population. Une grande partie de la population souffrira de bruxisme au moins une fois dans sa vie; pour certains, le bruxisme deviendra un trouble chronique. Presqu’autant d’enfants (14%) que d’adultes et de personnes âgées (11%), aussi bien les femmes que les hommes, en sont affectés sur une base régulière, c’est-à-dire plusieurs fois par semaine. Le bruxisme a tendance à diminuer avec l’âge selon des études réalisées à ce sujet, le maximum des cas étant répertoriés chez les individus âgés entre 20 et 50 ans. Le bruxisme est considéré par plusieurs chercheurs comme une maladie du sommeil à part entière. Il peut potentiellement entraîner d’autres troubles, allant du ronflement à l’apnée du sommeil (arrêts respiratoires durant le sommeil). Certains attribuent même le bruxisme aux problèmes de concentration, autant pour les adultes que les enfants, et aux problèmes d’apprentissage à l’école chez les jeunes. Les bruxeurs chroniques sont aux prises avec une maladie qui a tendance à empirer avec le temps. En effet, plus un individu serre ou fait grincer ses dents, plus ses muscles masticateurs auront tendance à se crisper. Une augmentation de la crispation de ces muscles peut résulter en un serrement ou un grincement plus important, entraînant la personne dans un cercle vicieux duquel il est très difficile de sortir. Bruxisme diurne versus bruxisme nocturne 80% des bruxomanes sont actifs la nuit (bruxisme nocturne), tandis que les autres 20% bruxent durant le jour (bruxisme diurne). La différence principale entre les deux types de bruxisme est la conscience du geste. Les bruxomanes diurnes ont un certain contrôle sur les mouvements de leurs mâchoires (mouvement volontaire). Ils peuvent donc se débarrasser plus facilement de leur habitude en identifiant la cause de leur bruxisme et en s’efforçant de relâcher leurs mâchoires lorsqu’ils deviennent conscients du geste afin d’éviter des séquelles. À l’inverse, les bruxomanes nocturnes grincent ou serrent les dents de façon totalement involontaire, souvent durant leurs périodes de sommeil léger, tandis que les mouvements corporels, et en particulier ceux de la mâchoire inférieure, sont plus fréquents. La pression exercée sur les dents des bruxeurs nocturnes est d’ailleurs plus élevée que celle exercée par les bruxomanes diurnes. Habituellement, ni le bruit de grincement, ni la pression exercée ne réveille le bruxomane nocturne. Le bruxisme chez les jeunes enfants Les jeunes enfants, qui ont encore leurs dents primaires, sont aussi affectés par le bruxisme. Ils peuvent grincer ou serrer les dents pendant le jour; ces mouvements sont motivés, le plus souvent, par un désir de découvrir leurs nouvelles dents. Or ils peuvent également rechercher un soulagement à la poussée dentaire, ce qui les pousse à serrer des dents pour exercer une contre-pression sur la gencive ou sur les dents qui sont en éruption. Les jeunes enfants peuvent aussi bruxer involontairement durant la nuit pour diverses causes. Au niveau évolutif, on croit maintenant que le bruxisme permet aux jeunes enfants de se débarrasser tranquillement de leurs dents primaires. Habituellement, le bruxisme cesse spontanément chez les enfants lorsque leurs dents permanentes apparaissent en bouche. Par contre, les parents d’un jeune bruxeur chronique devraient surveiller ses habitudes de sommeil, car un enfant bruxeur a plus de chances de maintenir cette habitude à l’âge adulte si la cause n’est pas traitée dès le départ. |
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Le symptôme le plus évident de bruxisme est l’apparition de bruits intenses de frottement provenant d’une personne endormie qui bruxe. Il s’agit toutefois d’un symptôme indirect, dans la mesure où ces bruits sont entendus par une tierce personne, et que la personne qui souffre de bruxisme n’est pas celle qui peut le déceler. D’autres symptômes peuvent être identifiés par le bruxeur lui-même:
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Les causes les plus fréquentes semblent être les problèmes psychosociaux, qui sont vécus durant le jour et qui se manifestent par le stress, l’anxiété, la compétitivité ou encore l’hyperactivité. Il peut paraître étonnant que des problèmes qui surviennent durant la période d’éveil puissent avoir un impact sur un comportement nocturne. Or il semble que cela soit attribuable à une mauvaise gestion du stress, ou encore à un niveau de stress plus élevé que la moyenne. Qui plus est, l’une des manifestations du stress ressenti pendant le jour est, justement, un serrement de dents. Il n’est donc pas surprenant que ce mouvement involontaire se prolonge au cours de la nuit, alors que la personne n’a plus conscience de la tension qui affecte ses mâchoires. L’une des populations particulièrement touchées par le bruxisme est, d’ailleurs, les étudiants qui, lors de leurs périodes d’examens, expérimentent un niveau de stress plus élevé que la normale. La génétique peut expliquer certains cas de bruxisme nocturneDes chercheurs s’entendent pour dire qu’une composante génétique peut également expliquer une partie des cas de bruxisme nocturne. On pense qu’un dérèglement au niveau du cervelet (système nerveux autonome) serait à l’origine de ce type de bruxisme. À l’opposé, la génétique n’entrerait pas en ligne de compte dans le bruxisme diurne. Le stress ou une concentration extrême lors de l’exécution d’une tâche sont les causes les plus probables du phénomène. Les habitudes de sommeil et les malocclusions dentairesLa plupart des gens qui grincent des dents dorment sur le dos. Cette position permet à la mandibule de reculer et à la langue de se diriger vers le fond de la bouche plus facilement. La quantité d’air qui se rend aux poumons est ainsi diminuée, ce qui cause une baisse d’oxygénation, laquelle peut être à l’origine de l’apparition du bruxisme. De la même façon, les personnes qui adoptent une respiration buccale seraient également plus à risque de bruxer durant la nuit. Les individus qui présentent un mauvais alignement dentaire ou une malocclusion importante (engrenage des dents supérieures avec les dents inférieures) sont plus à risque de grincer ou de serrer les dents et de les endommager. Les conséquences du bruxisme sont souvent plus importantes chez ces individus. TraumatismesDes traumatismes, de nature cervicale ou articulaire, peuvent contribuer à déclencher le bruxisme chez certains individus. Ces traumatismes peuvent être causés par un coup de fouet cervical («whiplash»), un accident de voiture ou de multiples anesthésies générales nécessitant des intubations, lesquelles sont susceptibles d’affecter négativement les articulations temporo-mandibulaires (ATMs) d’un individu. Certains médicaments augmentent les risques de bruxismeCertains médicaments, comme les antidépresseurs, de même que certaines drogues, comme l’ecstasy et le THC, peuvent augmenter les chances de souffrir de bruxisme en raison de leurs actions chimiques et de l’effet de celles-ci sur le cerveau. L’occlusion des dentsUne majorité de gens souffrant de bruxisme pensent trouver la solution à leur problème en cherchant avant tout à se relaxer et à se libérer du stress vécu. S’il est vrai que le stress peut être un facteur aggravant pour le serrement de dents, il est important de savoir qu’il n’est généralement pas l’unique cause de ce problème fréquent. En effet, si l’occlusion des dents n’est pas adéquate, c’est-à-dire s’il y a des mauvais contacts entre les dents, cela peut entraîner une réaction musculaire de serrement ou de grincement des dents. Votre dentiste peut vérifier avec vous si souffrez d’une malocclusion et vous proposer divers moyens pour la corriger ou pour pallier ses effets. Bonne occlusionUne occlusion idéale consiste à avoir toutes les dents qui se touchent en même temps lorsque l’on ferme les dents en adoptant une posture de la mâchoire qui soit la plus naturelle possible (celle où elle voudrait aller si les muscles arrivaient à se détendre…) Lorsque l’on avance ou que l’on bouge latéralement la mâchoire du bas, seules les dents d’en avant devraient se toucher. Si vous sentez que vos dents d’en arrière frottent beaucoup les unes contre les autres lorsque vous faites certains mouvements de la mâchoire, cela pourrait être signe de mauvais contacts entre les dents. Ces contacts peuvent engendrer une réaction de vos muscles (serrement ou grincement des dents). Mauvaise occlusionBeaucoup de gens ont une malocclusion et se sont habitués, avec le temps, aux mauvais contacts entre leurs dents. D’une certaine manière, ils sont en équilibre dans leur déséquilibre. Ils peuvent serrer régulièrement des dents, mais ne pas trop s’apercevoir que quelque chose ne va pas. Un petit changement tel le remplacement d’une obturation ou la restauration d’une dent craquée peut modifier la manière dont les dents ferment ensemble et provoquer le réflexe de serrer ou de grincer des dents. Si une nouvelle réparation est trop épaisse, cela peut déclencher le réflexe de serrement ou de grincement des dents. Parfois, un simple ajustement de cette dent réglera le problème. Il est donc conseillé de consulter votre dentiste si vous remarquez que vous commencez à serrer des dents après avoir eu un travail dans votre bouche. |
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À moyen ou long terme, le grincement de dents peut engendrer des conséquences diverses qui sont parfois irréversibles. Ces complications surviennent souvent, car le bruxisme implique des forces musculaires bien au-delà de celles induites par la mastication et la déglutition. Par ailleurs, le bruxisme n’entraîne pas toujours des conséquences dommageables; tout dépend de la fréquence des épisodes de bruxisme et des forces musculaires en jeu. En réalité, il peut donc arriver qu’une personne qui bruxe n’affecte que son conjoint avec les bruits émis par le grincement de ses dents. La plupart des conséquences décrites ci-dessous sont aussi des symptômes du bruxisme. Tous ces symptômes et ces conséquences devraient amener un individu à consulter un dentiste le plus rapidement possible. Lorsqu’un dentiste prend rapidement un bruxeur en charge, il peut limiter les dégâts avant que des problèmes plus importants ne se manifestent. Conséquences dentaires
Conséquences sur les articulations temporo-mandibulaires (ATMs)
Autres conséquences osseuses et musculaires
Dans d’autres situations plus complexes, il faudra envisager le problème dans une perspective plus globale. Par exemple, si une restauration est effectuée sur une dent qui subissait un mauvais contact avant d’être restaurée et que la nouvelle restauration élimine ce mauvais contact, cela peut révéler la présence de mauvais contacts qui étaient auparavant masqués. Cela explique pourquoi il arrive parfois que, à la suite d’un travail fait dans la bouche, une dent qui n’a pourtant pas été touchée devienne hypersensible. |
Il n’y a pas beaucoup de moyens de prévenir un problème de serrement ou de grincement. On peut chercher à se détendre en pratiquant la relaxation ou le yoga ou encore en ayant recours à des traitements en massothérapie, en ostéopathie ou en chiropractie. Par ailleurs, il est important de comprendre que même si ces approches complémentaires sont très utiles, la meilleure solution est généralement de les combiner avec des soins dentaires appropriés pour pallier la malocclusion ou la corriger. Autrement, le serrement ou le grincement risque de revenir tôt ou tard. Il est important de savoir que les signes perceptibles sur la dentition, les muscles et/ou l’articulation précèdent toujours les symptômes de douleur. Vous avez donc intérêt à agir rapidement si votre dentiste perçoit les effets du serrement ou du grincement des dents, et ce, même si vous n’avez pas encore de douleur… Les signes les plus souvent observés sur les dents sont le déchaussement, la mobilité, l’usure, de même que l’apparition de fissures ou de cassures. Les symptômes vont de l’hypersensibilité à certaines dents à des maux de têtes et des tensions musculaires au niveau de la tête et du cou. Il arrive aussi qu’à force de serrer trop fort nos dents, l’articulation de la mâchoire se mette à faire du bruit lors de l’ouverture de la bouche (un craquement ou un bruit de clic) ou que les muscles de la mastication deviennent douloureux ou développent un spasme. Réduire le grincement des dents par la relaxationDans le cas où le stress est potentiellement en cause, le bruxeur dispose de différentes solutions pour espérer remédier à la situation. Le stress et l’anxiété peuvent être gérés et contrôlés avec des techniques de relaxation comme le yoga, par la méditation et aussi par des séances de psychothérapie ou d’hypnose. Ces techniques impliquent un investissement de temps et parfois d’argent de la part du bruxeur, mais elles peuvent remédier au bruxisme ou, à tout le moins, le diminuer de façon durable. Adopter un environnement calme dépourvu de bruit dans la chambre à coucher peut aider à minimiser les épisodes de bruxisme. L’acupuncture peut aussi être efficace pour contrer le stress et l’anxiété et peut être d’une grande aide dans la prise en charge du bruxisme, tant chez l’enfant que chez l’adulte. Éviter de mâchouiller des objetsAfin de ne pas habituer les muscles masticateurs à être en fonction en dehors des périodes de repas et de collation, il est conseillé d’éviter de mâchouiller des objets qui ne sont pas de la nourriture (ex. : des crayons, des stylos, des pailles, etc.) ou de mâcher de la gomme. Entretenir l’action de mâcher durant le jour peut accentuer le besoin de serrer les dents la nuit. Réduire les substances stimulantes, l’alcool et la caféineLes substances stimulantes peuvent contribuer au bruxisme, de là l’importance de ne pas fumer avant d’aller au lit ou de consommer de l’alcool (bière, spiritueux, vin) ou de la caféine sous toutes ses formes (café, thé, boissons énergisantes, boissons gazeuses, chocolat, etc.) quelques heures avant d’aller se coucher. Procéder à des exercices d’étirement des muscles masticateursDans le cas où la cause du bruxisme n’est pas psychologique, il existe des solutions pour en minimiser les impacts négatifs, selon que les dommages sont déjà apparents ou non. Par exemple, des exercices d’étirement des muscles masticateurs afin de les relaxer peuvent aider à diminuer la pression exercée lorsqu’un bruxeur serre les dents. Appliquer un vernis sur les dents pour les désensibiliserLorsque l’usure des dents est importante, un professionnel de la santé buccodentaire peut appliquer un vernis sur les dents afin de les désensibiliser et ainsi diminuer l’inconfort du bruxomane. Des gels fluorés peuvent également être appliqués par le patient qui bruxe dans le cadre de ses soins d’hygiène effectués à domicile. Faire appel à certains relaxants musculairesLes médicaments qui régularisent le sommeil sont contre-indiqués pour enrayer le bruxisme. En effet, différentes études concluent que ceux-ci ne sont pas vraiment utiles. Par contre, certains relaxants musculaires peuvent être utilisés, à la condition d’en parler au préalable avec un médecin ou un pharmacien afin d’éviter de développer une dépendance. Introduction d’activités calmantes dans la routine quotidiennePour les jeunes enfants, l’approche privilégiée pour réduire le bruxisme est l’introduction d’activités calmantes dans la routine quotidienne afin de diminuer leur anxiété et leur hyperactivité. Dans certains cas, il est possible pour un enfant de porter un protecteur buccal. La plaque articulaire fabriquée sur mesure n’est pas recommandée en bas âge, car la dentition d’un enfant est en constante évolution. |
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